Monday, February 24, 2014

La gestion d'un programme "Sud-Sud-Sud": L’experience du Benin a travers la mise en oeuvre de cooperation Sud-Sud pour le developpement durable entre le Benin, le Bhoutan et la Costa Rica


Dr. PASCAL TCHIWANOU, Researcher at LAVUE Laboratory Paris II and former Program Officer for the Program South-South Cooperation on Sustainable Development, tells Cafezinho about his experience in managing the trilateral project "Non Timber Forest", implemented simultaneously in Benin, Bhutan and Costa Rica. The experience is featured in the study "Enhancing Management Practices in South-South and Triangular Cooperation." Read Dr. Tchiwanou's post in 80+ languages with the translator widget on the right side of the screen.

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Le Programme de Coopération Sud sud pour le Développement Durable (PSC) entre le Bénin, le Bhoutan et le Costa Rica est né de la Volonté des trois pays du sud supra cités de s’unir  pour accéder au Développement durable. A cet effet, le Pays-Bas, le Bénin, le Bhoutan et le Costa Rica ont signé en 2002 à Johannesburg un accord de partenariat sud sud et triangulaire pour atteindre cet objectif.

Pour ce faire, trois critères ont été identifiés à savoir la réciprocité, l’égalité et complémentarité. Les projets qui sont sélectionnés dans ce cadre doivent être simultanément exécutés dans les deux ou trois pays à la fois.
Ces trois Etats ayant des modes de gestions administratives et comptables différents, un manuel de  procédure a été mis en place de commun accord avec les trois pays et le Royaume des Pays-Bas.

Ce système mise en place a permis au trois pays de conduire de la même manière tous les 22 projets mis en œuvre dans les 3 trois pays et a permis d’atteindre les résultats escomptés. Pour associer la théorie à la pratique, je vous présenterai l’expérience du Projet «Information and methodologies for Non-Timber Forest Products Management» exécuté simultanément par le Bénin, le Bhoutan et le Costa Rica.

Cadre stratégique (description du système de gestion)

Dans le cadre du suivi évaluation des activités des projets du PSC, un manuel de procédure et quatre guidelines ont été mis en place. Si les guidelines nous renseignent sur comment exécutés les activités du projet et leur reporting, le manuel de procédure nous indique ce que la stratégie à mettre en œuvre pour une gestion efficace et efficiente des activités du projet tant sur le plan administratif, financier que technique.

Ces différents outils mis en place et surtout le manuel de procédure (handbook) arriment avec les différentes politiques de développement ou de mise en œuvre  des projets par les trois pays concernés par cette coopération sud sud. Ils riment avec les exigences de système de gestion des ressources du budget national du Bénin, des autres pays partenaires et des institutions étrangères bien sur avec quelques différences près.
Ils [manuel de procédure et quatre guidelines] riment avec les exigences de système de gestion des ressources du budget national du Bénin, des autres pays partenaires et des institutions étrangères bien sur avec quelques différences près.
L’agence d’exécution du programme désignée par le Mécanisme National du Programme est le Centre de Partenariat et d’Expertise pour le Développement Durable (CePED) au Bénin. Cette agence étant une structure multi bailleurs, elle a eu toute la flexibilité à s’adapter aux exigences des partenaires, ce qui a fait que les exigences n’ont pas constitué des handicaps à la mise en œuvre du programme. Par contre, elles ont  rendu le suivi évaluation des projets un peu difficile vu que les promoteurs et les bénéficiaires du projet n’étaient pas habitués à un tel système de gestion administrative et financière.

Ce modèle de gestion unique mis en place par le PSC a permis la mise en œuvre des activités des différents projets même si quelques difficultés de rigidité du système sont à relever.
Ce modèle de gestion unique mis en place par le PSC a permis la mise en œuvre des activités des différents projets même si quelques difficultés de rigidité du système sont à relever.
Si le PSC a opté pour des instruments de gestion de projets imposé par le pays donateur qu’est le Royaume des Pays Bas, la Japan-Brasil Partnership Program, JBPP (Enhancing Management Practices in South-South Cooperation, p.72-79) quant à elle, a adopté une approche plus «autonome». Cela signifie que peu de ces instruments de gestion de projet sont en fait commun à tous les partenaires. Par exemple, le Brésil et le Japon adoptent leurs propres évaluations et de sélection des projets des mécanismes internes et les outils de suivi et d'évaluation. Pourquoi le PSC n’a-t-il pas adopté une approche aussi autonome comme celle du JBPP? Quelles étaient les conditions particulières qui ont conduit à cette décision?

Pour ce programme, plusieurs facteurs ont amené les différents acteurs a convenu de ce mode de gestion. Il s’agit des facteurs culturels, géographiques et linguistiques.

Nous avons en premier lieu le facteur langue qui n’a pas trop arrangé les promoteurs de projet béninois dans ce programme. Si la deuxième langue officielle dans les deux autres pays étaient l’Anglais, au Bénin c’est seulement le Français qui est parlé. Aussi les promoteurs de projet avaient des difficultés à faire des rapports financiers et techniques vu que ces derniers sont exigés dans un format unique pour les trois pays. Pour palier à cette difficulté, il a été procédé au renforcement des capacités en reporting et en anglais.

La situation géographique a été également une difficulté, vu que les trois pays étaient chacun sur un continent, le Bénin en Afrique, le Bhoutan en Asie, le Costa Rica en Amérique Latine. Les contacts se font par mail mais par an tous les responsables des mécanismes se réunissaient pour évaluer et valider les rapports d’activités. Le renforcement du dispositif de la connexion internet a été faite pour  résoudre cette difficulté.
Aussi, la pluralité des différents acteurs intervenant dans le projet, ne nécessite elle pas aussi un dispositif approprié?
Aussi, la pluralité des différents acteurs intervenant dans le projet, ne nécessite elle pas aussi un dispositif approprié? En effet, pour le projet Non Timber Forest, les différents acteurs étaient le CePED constitués des Experts en charges de la Gestion des Projets de Coopérations Sud sud et triangulaires, la Faculté des Sciences Agronomiques du Bénin (FSA), les populations bénéficiaires et le Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche.

Si le CePED joue le rôle de la coordination et de suivi de mise en œuvre des résultats du projet conformément au guideline, au handbook et au document de projet, la FSA est l’agent d’exécution comme l’Institut National de la Biodiversité (INBIO) au Costa Rica.

Le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, s’approprie des résultats de recherche du projet pour le disséminer dans ses structures techniques afin que ces derniers soient pris en compte dans l’élaboration stratégies de développement et à leur opérationnalisation. Comme bénéficiaires du Projet, il y a les populations de la zone d’intervention du projet, les étudiants pour la recherche, les structures techniques décentralisées.

Description du Dispositif du suivi évaluation du Projet

Bien que le programme est imposé un système de gestion peu autonome au pays dans le cadre du suivi évaluation du projet, les activités de planification, du  suivi évaluation qui sont exécutées sont en partie conformes à la gestion classique des projets. Le CePED par des visites de terrains, du Promoteurs et avec les audits financiers et organisationnels est arrivé à faire exécuter toutes les activités prévues dans le projet. Mis à part cette évaluation nationale, le programme a également initié des visites conjointes de suivi évaluation des projets.  Au cours de ces visites conjointes, les chargés de programme des trois différents pays se rendent ensemble dans chacun des pays pour évaluer la mise en œuvre du projet.

Résultats

Cette expérience de coopération Sud-Sud et triangulaire à travers les multiples que connait le Bénin à travers le CePED a permis d’avoir de nouvelles expériences for appréciables.

Ainsi par la mise en œuvre de ce programme, le CePED, a accru sa richesse culturelle par ce brassage avec les pays du Sud. Il a capitalisé aussi dans le domaine du monitoring des projets par les expériences des autres pays. Ce qui l’amène à être plus flexible sur ses modes de gestion administratives et comptables afin d’intégrer celles des autres. Toutefois, il serait intéressant que dans le cadre de la gestion des projets de coopération sud sud, et triangulaire, qu’une autonomie soit plus accordée à chaque pays sans toutefois ne pas s’éloigner d’un guideline ou manuel de procédure unique.

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